Les lourdes portes de chênes s'ouvrirent pour laisser place à une salle qui était admirablement décorée. Tout était majestueux. Oui, c'était un merveilleux spectacle aux yeux des pauvres paysans qui ne pouvaient se payer qu'une fine paillasse.
Du tape à l'œil, du luxe, de la soit disant beauté qui n'était présente que pour cacher les scandales et la laideur d'âmes de ses propriétaires.

Il aurait été ridicule de croire que sa «splendeur» Henrik Meronda, premier du nom, se serait contenté d'un simple repas en famille pour la fête du printemps. Il n'aspirait qu'à l'abondance dans tous les domaines, c'était un trait de sa personnalité plus que prononcé. Des douzaines de tonneaux de vin furent remontés avec précaution des caves familiales, toutes exportées directement des plus grands domaines de Milia. D'autres liqueurs, plus fortes et coûteuses les unes que les autres s'ajoutèrent à la jolie liste. Il y avait de quoi se prendre une cuite monumentale. Ne parlons pas de la nourriture, celle-ci était tout aussi riche. Du foie gras, du canard, des tourtes à la dinde, des gâteaux aux mille saveurs, du sorbet, il y en avait pour tous les goûts et couleurs.

Mais ce qui était encore plus étonnant, c'était la présence en ces lieux des pauvres gens de Milia. Certes chacun arborait un masque sur son visage, mais on pouvait rapidement reconnaître les nobles dames des pauvres paysannes. Si certains nobles jouaient le jeu et se mêlaient à la foule, d'autres restaient bien entre elles près du buffet. La garde rapprochée du roi encadrait la foule, surveillant leurs moindres mouvements. Tout se passait à merveille, la musique faisait danser les plus habiles et les moins sobres. Tous attendaient maintenant le début de la cérémonie d'ouverture, qui chaque année émerveillait autant les riches que les pauvres.

Le grand soir était arrivé et je n'avais vraiment pas envie de me montrer au bal. Même si tout le monde était masqué, il arriverait bien à un moment où les masques tomberaient. Si la première conseillère du roi n'était pas présente, sa majesté perdrait beaucoup de crédibilité. Même si je n'appréciais guère les soirées mondaines, il fallait donc que je me montre. A la cour, j'avais pour habitude d'être vêtue sobrement, car comme toute prêtresse de Zorgon, je ne devais pas courir après la richesse. Heureusement pour moi, c'était plutôt le pouvoir que je recherchais. Le thème de cette année, changez vos habitudes, soit, c'est ce que je m'étais décidée à faire.

Je décidais de changer de couleur de cheveux en appliquant une potion. De cheveux noirs de jais, je passais après quelques applications à une couleur blonde. Cela ne serait pas vraiment difficile de récupérer ma teinture initiale le lendemain. Il fallait pour cela remercier les magiciens qui fabriquaient des baumes vraiment stupéfiants. Ma couleur de cheveux changée, je décidais de me vêtir d'une tenue beaucoup plus ostentatoire. Je mis donc une robe rouge sang, avec un corset bien serré à la taille. Mes épaules étaient légèrement dénudées, mais rien qui ne soit puni par la décence. J'accrochais dans mes cheveux une coiffe en plume rouge et blanche. Il ne manquait plus qu'un loup noir sur mes yeux pour cacher mon identité. Personne ne pourrait jamais deviner que j'étais Gaelicia, jusqu'à ce que les masques soient retirés.

Confiante, j'arrivais donc au bal où la fête battait déjà son plein. Je remarquais très vite les femmes du peuples, planquées près du buffet et profitant de la largesse du roi. Je trouvais cela tellement pathétique. Ces femmes se pressaient près des boissons, il était presque impossible de s'en approcher. Heureusement que les domestiques s'occupaient tout de même du service. Ils avaient beau afficher un masque, on ne pouvait pas se tromper sur leur fonction. Leur ballet était impressionnant à voir, ils volaient à travers la salle, se mouvant à travers la foule avec une aisance fascinante.

Quelques groupes ne nobles s'étaient formés non loin du trône où le roi n'était pas. Qui pouvait bien savoir où il se trouvait. J'ignorais copieusement ces lèches bottes qui n'attendaient que les puissants pour leur lécher les doigts de pieds. Certains nobles s'étaient acoquinés avec des bougresses qui riaient à pleine gorge. La musique et le bruit me donnaient déjà mal à la tête. Les séraphins, la garde rapprochée du roi, encadraient la salle et scrutaient les moindres détails. Lauren n'était pas masqué, il était en fonction ce soir là. Rien ne pouvait l'empêcher de faire son travail et il n'était certainement pas prêt à se décoincer un peu. Cette idée me fit sourire. Je m'approchais du buffet et regardait un groupe de jeunes hommes à la tenue un peu fripée, de jeunes nobles déguisés en pauvres hères. Il n'en fallait pas beaucoup pour remarquer qu'ils ne se comportaient pas du tout comme des pécores.

Je pris un verre et me contentait d'observer la salle, la décoration était sublime, Edwina avait beaucoup donné de sa personne. Il fallait l'avouer, la soirée serait certainement réussie.

-  

Ca y est, c'était le jour J, la célébration du printemps, la grande fête inutile donc fondamentalement indispensable. La nuit où tous les poivrots et dévergondées pouvaient entrer dans le château que les Séraphins s'employaient à surveiller en permanence ; c'est à dire que non seulement ils avaient la possibilité de souiller ce lieu par leur présence, mais que surtout ils étaient invités à tous le faire en même temps, et masqués.

Lauren était venu quelques heures en avance afin de positionner ses hommes. Il avait repéré des points stratégiques si bien qu'aucun centimètre carré de la salle n'échappait à la vigilance des gardes. Des arbalétriers avaient même été placés en hauteur dans le plus grand des secrets où ils étaient dissimulés et prêt à tirer si les choses dégénéraient. En un mot, lorsque Lauren du se résigner à associer la notion de "sécurité maximale" à celle de "risque de dommages collatéraux" il n'hésita pas très longtemps. Après tout, que valaient les vies de quelques paysans, ou même celles de quelques nobles, contre celle du Roi ?

Le commandant des Séraphins portait ses atours d'apparat. Il avait son armure étincelante arborant fièrement l'insigne des Séraphins (une épée avec des ailes d'ange) en plaqué or et sa grande cape écarlate qui présentait l'insigne des Séraphins ainsi que le blason de la famille royale. Ses deux épées ouvragées, aussi mortelles que décorées, venaient parfaire sa tenue qui alliait avec noblesse et raffinement une attitude tant guerrière qu'implacable. Cela résumait beaucoup la personnalité de Lauren, ainsi que sa versatilité.

L'événement restait très important pour lui et ses hommes. Les Séraphins étaient encore nouveau dans l'esprit des gens et ils devaient en quelque sorte faire leurs preuves. Le jeune homme blond se surprit même à presque espérer intérieurement que les choses dégénèrent afin de faire une démonstration de la force de ses hommes, de leur discipline de fer et de leur efficacité redoutable.

Tandis que la plupart des soldats étaient statiques et surveillaient la zone qui leur était assignée, Lauren patrouillait entre les convives, occupé à la fois à surveiller ce qui pouvait paraître suspect mais aussi à juger intérieurement ce spectacle sociologique qui se présentait à lui. L'idée que la moindre des personnes présente ici pouvait aussi bien disparaître à jamais de la circulation et ne jamais ressortir d'entre ces murs sur un simple claquement de doigt de sa part l'amusait aussi.

Il se contentait d'observer la salle, la décoration était bien trop luxueuse par rapport à son public, Edwina avait bien trop donné de sa personne. Il fallait être sur ses gardes, la soirée serait certainement mouvementée...

Un bal de printemps ? Vraiment ? En me dirigeant vers la grande porte d'entrée qui menait à la fête, je riais intérieurement. Un prétexte pour en mettre plein la vue aux invités et étaler sa richesse oui. J'avais tout de même eu envie de m'y rendre, ce qui n'était pas dans mes habitudes, je préférais de loin rester discrète et évoluer dans l'ombre. J'étais donc déjà dans le thème.

Pour le respecter encore plus, je décidais de ne pas cacher ma nature de magicienne ce soir, cela me permettrait aussi de ne pas être importunée par des hommes un peu trop entreprenants. J'exhibais donc fièrement ma chevelure argentée que j'avais tressée à l'arrière, je portais une longue robe rouge dénudée aux épaules.
Je mis mon masque sur mon visage en entrant dans la salle de réception, il tenait seul et était blanc sculpté en forme de plumes.

Je scrutais les personnes présentes, il y avait énormément de monde et de toutes les classes sociales, une pensée me traversa l'esprit: combien de temps ce beau monde resterait sous le contrôle des gardes ? Je me frayais un chemin à travers la foule, ne sachant trop où aller, espérant dans le fond reconnaître quelqu'un.
Je vis à deux pas de là une enfant fixer un Séraphin, de l'autre côté une masse imposante agglutinée près du buffet, en face des gens danser... Je soupirais légèrement et me sentie perdue un instant.

Perdue dans mes pensées et occupée à observer la foule, je ne vis même pas quelqu'un s'approcher de moi. Je sursautais alors quand une voix s'éleva à mes côtés, et en me tournant vers mon interlocuteur je posais une main sur ma poitrine, le cœur battant.
Il s'agissait d'un jeune homme, vêtu sobrement, un peu plus grand que moi, sous mon masque je l'examinais. J'avais toujours eu pour habitude de me méfier des hommes, je n'étais certainement pas le genre de femme à tomber dans les bras d'un beau parleur au premier battement de cils.
Et je n'allais pas le devenir sous prétexte que nous étions à un bal masqué.
Pour lui répondre je me contentais de hocher la tête dans un premier temps, s'il n'était pas fou, il ne me ferait aucun mal ou ne serait pas envahissant puisque je ne cachais nullement ma nature de magicienne. Je m'autorisais donc à me détendre, j'étais parfois trop méfiante et il n'avait pas l'air si inquiétant que ça.

-En effet, c'est peu de le dire.

Je lui souris poliment les mains croisées sur ma robe.

La fête battait son plein et la foule devenait de plus en plus dense. Chacun attendait avec impatience l'arrivée du couple royal. Les yeux étaient tournés vers les deux trônes inoccupés. Les musiciens entamaient un nouveau morceau, quelques couples se risquèrent sur la piste de danse. Si la nourriture et l'alcool coulaient à flot, certains en profitaient plus que d'autres. Certains, déjà éméchés en ce début de soirée, s'étaient écroulés sur les banquettes.

Les domestiques passaient au milieu de la foule pour ravitailler les différents buffets. Certains tenaient de lourds plateaux dans leurs bras et passaient parmi les convives. Les plus jeunes servantes avaient le plus grand mal à garder l'équilibre et avaient hâte de décharger leurs bras. Derrière les imposants rideaux qui ornaient les côtés de la salle de bal, s'organisaient le défilé des serveurs. Le maître de cérémonie courrait en tout sens pour donner ses ordres. Il fallait que tout soit parfait. Chaque verre était disposé sur les plateaux avec la plus grande minutie.

Une trompette sonna bientôt pour annoncer l'entrée de la reine. Elle était vêtue d'une grande robe bleu roi qui s'étendait autour d'elle. Même si elle portait un magnifique masque doré, on ne pouvait se tromper sur qui elle était. Une fine couronne était posée sur sa tête et elle se dirigea d'un pas souple et vif vers son trône. Tous s'inclinèrent à son passage, mais déjà quelques chuchotements se firent entendre. Mais où était donc le roi ?

Il y avait foule au palais, je n'avais pas pour habitude de me frayer un chemin parmi les mendiants. Nombre d'entre eux se trouvaient près de buffets; profitant de l’opulence et de la générosité de notre roi. Ce genre de petites attention ne pouvait que lui apporter le soutient du peuple. Mais pour le moment, nulle apparition de notre souverain. Certains nobles jetaient des regards entendus vers les trônes qui demeuraient vides. Les rumeurs sur l'infertilité de la reine commençaient à courir dans les couloirs. Pour le moment le roi n'y faisait pas attention, mais bientôt les nobles allaient certainement faire quelques remarques. Il fallait un héritier pour la couronne, et il en fallait un rapidement.

Tout à coup, les trompettes retentirent pour annoncer l'entrée de la reine. Ce qui était très étonnant, c'était qu'elle entre seule. Elle traversa la salle et alla s'assoir sur son trône. Si toute l'assemblée s'inclina à son passage, les langues se délièrent rapidement. Je remarquais que Lauren avait les yeux rivés sur la foule, toujours aux aguets. Si le roi était déjà parmi les convives, il n'avait pas l'air d'être au courant. Je m'approchais du trône, traînant ma lourde robe derrière moi. Les gardes m'arrêtèrent, il suffit que je décline mon identité pour qu'ils me laissent passer. La reine le sourire aux lèvres m’accueillit. Je discutais quelques instants avec elle, quand elle me révéla, dans un gloussement, que le roi était déjà dans la salle.

Je m'inclinais et laissa passer les prochains nobles qui venaient lui rendre hommage. Je me dirigeais d'un pas gracieux vers ce cher Lauren. Si le roi ne l'avait pas mis au courant, il risquait de plutôt mal le prendre. M'approchant de lui le sourire aux lèvres, je savais qu'avec mon masque il ne risquait pas de me reconnaître. J'inclinais donc légèrement la tête pour qu'il ne se sente pas agressé.

- Qu'elle belle soirée n'est ce pas mon cher. Je suis certaine que le roi s'amuse comme un fou dans cette foule.

Je ne doutais pas qu'il eu reconnu ma voix. Je me mettais à ses côtés, observant à mon tour la foule. Il était impossible de retrouver le roi là dedans. La reine n'avait pas voulu en dire d'avantage. Espérons seulement qu'il ne se passe rien.

Les trompettes sonnaient, ce qui voulait dire que le roi allait arriver... Normalement. Lauren ne montra pas de surprise lorsqu'il vit la reine seule, mais il était intrigué au plus au point. La seule chose qui pouvait trahir son tracas était la façon dont il venait machinalement poser sa main gauche sur la garde d'une de ses épées. Il se tourna vers ses hommes et leur fit des signes discrets que seuls les initiés pouvaient comprendre. Il tâcherait maintenant de savoir si le roi avait eu le caprice de ce mêler aux autre pécores de la fête.

Il fut alors interrompu par une jeune femme, masquée comme tout le monde. Heureusement qu'il reconnu sa voix aussitôt car les propos qu'elle tenait dans cette situation de tension lui aurait suffit à gagner son ticket pour les cachots. Il fit mine de ne pas être surpris par ses paroles et l'invita à marcher avec lui. Tout en scrutant les convives, il lui répondit.

- "Belle soirée" c'est beaucoup dire. Et le Roi n'a-t'il pas le droit de profiter de sa propre fête, ma chère ?

Il avait son ton calme et impassible habituel, même si en vérité la compagnie de la jeune femme ne le déplaisait pas. Il ne s'attendait même pas à adresser la parole à qui que ce soit de toute la soirée.

Je continuais de regarder autour de moi quand le son d'une trompette me tira de ma rêverie. Tous les regards suivirent une direction et je fis de même. La reine venait d'entrer et se dirigeait vers son trône, belle et droite. Je m'inclinais légèrement alors, comme l'assemblée, et je m'étonnais de ne pas voir le roi. Et apparemment je n'étais pas la seule, la foule autour de moi ne parlait que de cela, proliférant des idées plus saugrenues les unes que les autres tandis que certains se dépêchaient d'aller vers la reine pour obtenir quelque chose.
Décidément ce n'était pas le genre de réception que j'aimais, je n'aimais pas ces gens fourbes et avides de commérages. Et la proximité oblige me rendait nerveuse, je détestais par dessus tout le contact physique avec des inconnus.
Mon regard croisa celui d'un séraphin, visiblement moins aux aguets que ses camarades. Je me faufilais alors entre les invités délicatement et décidais de rester non loin de lui, je ne serais plus bousculée et sa présence me rassurait un peu, on ne viendrait pas m'incommoder.
Pour la première fois de la soirée je soufflais un bon coup, m'autorisais à me détendre et pris un verre au buffet d'à côté. Je bus une gorgée de l’alcool et regardais la petite fille face au séraphin, amusée.
 

Les discussion battaient leur plein. Le roi n'était toujours pas apparu aux côtés de la reine et certains des nobles s'en inquiétaient. Est-ce que le couple royal était au plus mal ? Un homme masqué approcha de la reine et l'invita à danser. La jeune femme esquissa un sourire et prit la main de l'homme. Tous se demandaient si s'était le roi qui était déguisé. L'orchestre lança une nouvelle chanson et le couple commença à danser parmi la foule. Plusieurs autres couples se formèrent ainsi et le bal reprit son cour. Les plus pauvres restaient attachés près des buffets, essayant de profiter de cette soirée d'abondance.

Certains invités commencèrent pourtant à quitter le palais. Soit parce qu'ils étaient trop éméchés, soit pour se trouver un coin d'intimité. Certains profitaient du masque sur leur visage pour changer leurs habitudes, après tout, n'est-ce pas le thème de la soirée ? Une immense pièce montée fit son entrée dans la salle portée par quatre serviteurs. Des yeux émerveillés s'étaient tournés vers la tapisserie à plusieurs étages. Certains ne cachaient pas leur gourmandise et attendaient avec impatience qu'elle soit découpée.

Les serviteurs s'acquittèrent de cette tâche aussi rapidement que possible. Réservant le meilleur morceau au couple royal. Ils déposèrent les deux assiettes sur les petites tables se trouvant auprès du trône. Puis ils entreprirent de servir les invités.

Je marchais aux côtés de Lauren, sans vraiment faire attention au reste des convives. Lui ne manquait pas de lancer des regards de tous les côtés, il n'était pas le chef de la sécurité pour rien. L'arrivée de la reine avait été particulièrement remarquée, elle avait suscitée bien des rumeurs. Le roi n'avait toujours pas fait son apparition, et même si je soupçonnais qu'il se soit glissé dans la foule. Pendant que nous discutions, la reine fut invitée à danser. Il semblerait que le roi se soit décidé à se montrer. Même si je doutais fortement que ce soit lui, car la carrure n'était pas la même.

Je fis un léger sourire à Lauren, toujours le masque sur le visage. Comme toujours ce n'était pas homme à aimer la subtilité ni les traits d'humour.

- Il peut en profiter en effet, après tout c'est lui qui l'a voulu cette fête. C'est d'ailleurs bien dommage que vous ne puissiez pas en profiter, une danse n'aurait pas été de refus.

Je n'aimais pas particulièrement danser. Mais quand on était membre de la cour du roi, il fallait mettre de côté certains de ses souhaits. J'étais presque certaine que personne ne m'avait reconnu, mais on ne pouvait pas être sûr. Je jetais un petit coup d’œil sur la foule, une jeune enfant s'était prise d'admiration pour l'un des séraphins, elle semblait subjuguée. C'était plutôt amusant, l'homme ne bougeait pas d'un poil. De loin je n'arrivais pas à distinguer son visage, mais j'imaginais aisément qu'il était mal à l'aise.